Abattage d’un olivier en hommage à Ilan Halimi: deux frères condamnés, mais pas pour antisémitisme.

Le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné ce mercredi 22 octobre deux frères pour avoir abattu mi-août à Épinay-sur-Seine un olivier planté en mémoire d'Ilan Halimi, l'un à huit mois de prison ferme, l'autre à huit mois de prison avec sursis. Le caractère antisémite n'a pas été retenu.

Un acte qualifié de « haine antisémite » par le Premier ministre de l’époque François Bayrou. La justice n’a toutefois pas retenu le caractère discriminatoire dans son jugement de frères jumeaux reconnus coupables d’avoir abattu un olivier planté en mémoire d’Ilan Halimi.

A noter que le caractère antisémite n’a pas été retenu car le tribunal a estimé qu’il n’y avait pas assez d’éléments permettant d’établir que les deux hommes avaient conscience qu’il s’agissait d’un monument en la mémoire du jeune Juif torturé à mort en 2006.

Une décision qui a créé une vive polémique et suscité une cascade de commentaires.

Cette décision de justice est un scandale. Estime emilie frech présidente du prix ilan halimi. « Il paraît qu’on ne peut pas commenter les décisions de justice. Alors on se tait » pour rachel khan. Ou encore  « La cécité de cette justice est renversante » pour charlotte rocher.

A noter que la procureure avait de son côté réclamé 12 et 15 mois de prison, assurant que les deux hommes avaient «porté atteinte à la mémoire d'Ilan Halimi, parce que c'est un symbole».

Dans le téléphone d’un des deux hommes une vidéo de son frère jouant avec une tronçonneuse à proximité de la stèle et de l'arbre en mémoire d'Ilan Halimi, avait été retrouvée trois jours avant l'abattage. Et puis les deux frères avaient été interpellés quelques jours après les faits. Leur ADN avait été prélevé sur des morceaux de pastèque retrouvés autour du tronc coupé. Les enquêteurs avaient relevé que la pastèque était le symbole de la palestine.

Au cours de l’audience, Me Alain Jakubowicz, qui plaidait pour la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) avait dénoncé «un attentat contre la mort, un assassinat post-mortem», estimant : «C'est lourd de symbolique cette volonté de gommer jusqu'à la mort au-delà de la mort».

Raphaël Uzan